Deux de mes textes, chansons que j'ai le plaisir de partager avec vous

Les misérables rats:

Si vous saviez comme la peur me tue.
J'ai peur de me retrouver dans la rue
sans toit, sans personne pour compagnie,
personne avec qui m'endormir la nuit,
pour me faire chaque jour la causette,
me tenir chaud comme une épaulette
et me raconter de belles histoires.
Être avec mon chien et ma guitare
à jouer les airs de ces chansons
que je chantais étant petit garçon.
Me reviendrait-il alors ce refrain
que je fredonnais déjà tout gamin?

Quand on a de l'argent
on vit bien, on vit confortablement.
Mais quand on en n'a pas
on survit comme un misérable rat.

Oh, comme la peur me rend fragile.
J'ai peur de vivre dans un bidonville,
devoir survivre au jour le jour
sans que personne ne vienne à mon secours.
Peur de perdre au fil du temps mon moral,
qu'on me compare à ce sale animal.   
Chacun pour soi, chacun pour sa pomme.
A chacun ses cartons, son lit en somme.
Mais quand arrive la fin du voyage
on finit tous avec le même bagage:
un beau costume, quatres bouts de planche.
Qu'on ait fait le monde ou bien la Manche!

Avoir de l'argent
pour vivre bien, vivre confortablement
non, n'empêche pas
de penser aux misérables rats.

Ils font les poubelles, trient nos ordures,
rongent leur corps de fines levures,
sentent bon le parfum MoisSisisure,
se fondent partout dans la nature
pour oublier qu'ils sont des hommes
qu'on accuse de voleur de pommes
et qu'on les juge comme des assa-saints
qui méritent sans doute leur pépin.
Faut-il encore que je le rappelle?
Q'on trie de l'argent ou des poubelles,
on finira tous comme eux sous terre.
Qu'on ait vécu l'or ou la misère.

J'aimerais tant savoir
que faire de tout mon argent
M'acheter un manoir (rempli de rats)
Ou vivre misérablement
comme un misérable rat?



Paysan:            (écrit le 3 mars 2016 pendant le Salon de l'Agriculture)
                                    
Paysan,
Ta terre, c'est ton sang.
Sans elle, tu n'es rien.
Un roman sans Fin.
Un Roi sans sa Reine.
C'est comme Nantes sans Rennes.
Tu l'as dans les veines.

Tu nais dans le corps d'une ferme
comme on naît dans le corps d'une femme,
comme le blé d'or naît d'un germe,
comme l'amour naît d'une flamme.

Tu vis le jour, même la nuit
comme Marguerite près de son veau,
comme une mère veille sur son petit.
Ton travail, tu l'as dans la peau.

Paysan,
Ta terre, c'est ton sang.
Sans elle, tu n'es rien.
Un roman sans Fin.
Un Roi sans sa Reine.
C'est comme Nantes sans Rennes.
Tu l'as dans les veines.
 
Tu veux le fruit de ton labeur,
comme une promesse attend son heure,
comme l'abeille attend sa fleur,
comme l'océan attend son coeur.

Tu te nourris de la nature
comme un bon vin pleure sans sa vigne,
comme une histoire que l'on clôture.
Sans elle, tu n'es qu'un tas de ruines.
Pour ne pas dire: un tas d'fumier.
Comme dirait mon papa, fermier.

Paysan,
Ta terre, c'est ton sang.
Sans elle, tu n'es rien.
Un roman sans Fin.
Un Roi sans sa Reine.
C'est comme Nantes sans Rennes.
Tu l'as dans les veines.

Tu meurs sous l'administration
comme une chanson sans son refrain,
comme un mineur sans son charbon,
comme un boulanger sans son pain.

Tu te relèves toujours pourtant
comme un arbre renaît au printemps,
comme un taureau qui joue l'amant,
comme un brin d'herbe sous le vent.
 
 



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