Quelques extraits de WatTerre

 

-Bonjour. Ici la Terre! Oui c'est moi, c'est la Terre, votre bonne vieille planète bleue sur laquelle vous autres, êtres humains, pouvez encore Respirer, encore Manger et encore Boire. En un mot: Vivre.

Enfin, quand je dis vieille planète bleue, vous avouerez, surtout les messieurs j'espère, que je ne fais pas mon âge.

Mon secret: tous les matins, je me réveille aux aurores et les yeux ébahis tel un enfant devant sa première bicyclette, je contemple le lever du soleil, cette étoile si magnifique qui me permet de vivre et qui, en passant je vous le rappelle, vous permet en même temps de vivre aussi, mes très chers Terriens. 

...

S'adresser aux enfants aujourd'hui, c'est donc s'adresser aux hommes de demain. Ce sont eux qui veilleront sur moi. Et François F. s'imagine sans doute en s'adressant à tous ses enfants que se trouve peut-être parmi eux celui qui trouvera la solution pour nourrir tous ses milliards de compatriotes sans me polluer ni polluer leur estomac. Celui qui trouvera la solution pour mieux trier tous les déchets des poubelles que les humains laissent derrière eux. Ou sous eux. Celui qui trouvera la solution pour stopper le réchauffement climatique. Celui qui me permettra de vivre et vous permettra de vivre longtemps. Plus longtemps. Je l'espère pour vous.

Pour tous les efforts que tu fais pour ma survie et celle de l'humanité, je te remercie donc François F. et j'espère, après cette « bouteille à la mer » que je lance actuellement au monde, que tu continueras à enseigner aux plus jeunes comme aux moins jeunes que si chaque humain a le droit au respect de son intimité, chaque humain a aussi le devoir de ne pas trop « puiser » mon énergie si il ne veut pas que je m'épuise. 

...

Cela faisait bientôt une heure que cette voix avait envahi son téléphone portable, sa chaîne-hifi et son ordinateur tel un virus informatique. Une heure et ni le gouvernement français ni les hauts responsables de la mairie de Toulouse n'avaient donné la moindre explication sur cette élocution intempestive. Aucune patrouille dans les rues ne circulait avec des haut-parleurs pour annoncer la couleur aux habitants et leur dire ce qui se passait véritablement. De chez lui, François, en tous cas, n'avait rien entendu pour l'instant. Quand au reste du monde, il n'était pas difficile pour lui d'imaginer, selon les dires de cette voix, que les autres pays vivaient également la même mésaventure. 

...

Peut-être en se dévoilant vraiment, quelqu'un dans ce monde réussirait à trouver une solution? Et puis, pouvait-elle hésiter encore pendant des heures avant de demander de l'aide? Elle n'avait pas le choix. Ce qu'elle avait de plus cher en elle était là, perdu dans des ondes magnétiques et sans aide, son sort était déjà scellé d'avance. Il fallait qu'elle parle ou ne se taise à jamais.

Mais se taire, c'était mourir. 
 

...

Bon sang, quelle était belle!

Sa peau blanche, malgré le soleil de Toulouse, lui était devenue indispensable. Un peu comme le blanc primordial à tout peintre qui veut jouer avec les couleurs et reproduire les beautés du monde qui l'entoure, exprimer ses pensées profondes ou immortaliser une rencontre hasardeuse.

Ses yeux brillaient d'une lumière bleue qu'aucun ange sur cette Terre ne pourrait éteindre sans verser une larme.

Sa robe noire se mariait parfaitement bien avec sa longue chevelure.

Oui, cette histoire d'amour se passait à Toulouse, une ville elle-aussi remplie de charmes et de poésies, si bien que François aurait donné son âme à Apollon si il le fallait pour que cette poésie envoûtante ne s'arrête jamais.

Il savait la chance qu'il avait de vivre enfin cette poésie quant tant d'autres ne pouvaient que la lire ou l'effleurer avec les doigts. 

...

Alors, il se leva du banc et courut derrière elle pour la rattraper.

Et ces deux coeurs qui battaient conjointement sur les berges du fleuve semblaient ne former qu'un seul et même anneau : le « coeur de l'océan ».

Ou plus exactement : « le coeur de la Garonne ». 

                                                                                             ...

François eut soudain une idée. Pour l'aider à ne plus souffrir, la solution se trouvait peut-être sous ses yeux.

-Te retrouver? suggéra-t-il.

François connaissait par coeur le chemin pour retrouver Aurore. Tout en le récitant à voix haute, il avança.

-Pour te retrouver mon coeur, je dois parcourir les 1845 mètres qui nous séparent, comme l'a précisé cette voix, puis je dois attendre devant ta résidence. Avenue Etienne Billières, je me souviens encore du nom de cette rue. Peut-être alors te reverrais-je? Mais avant d'y parvenir, tu le sais mon coeur, il y a le pont Saint-Pierre.

Et en dessous du pont, peut-être le paradis.

 

 

 

 

 

 
 



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